Les seigneurs de lanneau : Un concert Algéro-Italien

     
     
 

Dans le cadre de la XIIIè édition des chants sacrés en Méditerranée «Le passage», la délégation de la commission en Algérie, l’Etablissement Arts et Culture de la Wilaya d’Alger et l’association Ecume ont organisé, jeudi soir, à la salle Ibn Khaldoun, un concert de chants de la renaissance italienne et de la musique arabo-andalouse avec l’ensemble The Ring around Quartet (Le quartette de l’anneau autour du monde) d’Italie et de l’artiste Beihdja Rahal.

Cette soirée a été une pure merveille pour les initiés et les profanes de chants de la renaissance italienne et de la musique arabo-andalouse. Les convives, venus nombreux, se sont délectés durant deux heures d’un cocktail de morceaux musicaux choisis.

A 20h30, le rideau s’ouvre sur la formation musicale italienne. Partitions en main, deux femmes et deux hommes se donnent le «la» pour commencer leur répertoire, axé essentiellement sur des chants de dévotion du XVè siècle. Sans aucun support instrumental, les voix s’élèvent dans la salle où règne un silence religieux. La soprano Vera Marenco, la contralto Teresa Gay, le ténor Umberto Bartoloni et le baryton Alberto Longhi ont invité les présents à revisiter, avec beaucoup de grâce, le pouvoir expressif, des chants et ce, en privilégiant la diction et la technique vocale.

Les quatre chanteurs italiens ont associé des rythmes, des tonalités et des atmosphères égayant ainsi une écoute riche et variée. Les performants chanteurs ont interprété entre autres Inno a san Giovanni battista d’Antonio de Janua, Impertrix reginarum de Franchino Gaffurio, Ave Maria de Giacomo Fogliano, Canticum Artis, Gisieu, Gisieu de Anomino et Lauda per la Madonna dell’incoronata di Savona de Abbate Pitigliano. Ce programme à quatre voix a été élaboré sous la houlette du professeur Gian Enrico Cortesse de hautbois du conservatoire de Gênes.

Au bout de 35 mn, les artistes se retirent pour laisser place à la diva de la chanson arabo-andalouse Beihdja Rahal. Elle fait une entrée majestueuse dans la salle, sous des applaudissements nourris. Elle s’installe, ajuste sa kouitra et se lance dans l’interprétation de son programme dont entre autres Ahabba qalbi, Nadhari ila waj’hi l’habibi,Seltek ya badie echabab,Dir el qatie, Ya toura in kan taoud ayamouna, âroubi Dhaâ sabri, Kif âmali whilti, Âyit ma ndemmem, Âchqi fezzine ensaha, Ya nass djaretli gharayeb.

La soirée s’est terminée en apothéose puisqu’un bœuf a été concocté par les deux formations. En effet, les quatre solistes italiens et l’artiste Beihdja Rahal ont gratifié le public de deux inqilabate intitulés Nahoua ghouzayel et Qoum tara. Cette symbiose a prouvé encore une fois que la musique n’a pas de frontière et qu’elle peut être jouée par n’importe quel peuple.

 

Nassima Chabani
"EL WATAN" vend-sam 3-4 décembre 2004