Beihdja Rahal sort un nouvel album
     
     
 

Sauvegarder le chant du terroir en général et la chanson andalouse en particulier, est la mission que s'assigne l'interprète de la musique classique algérienne, Mme Beihdja Rahal. C'est d'ailleurs ce sur quoi elle a insisté au cours de son point de presse dimanche dernier au complexe culturel Laâdi-Flici au théâtre de verdure, Alger.

D'emblée, cette artiste informe que son dernier album Nouba Raml 2, est, en fait, une continuité de son album Nouba Raml 1. Cette nouba comporte huit titres dont un istikhbar zidane tiré de la poésie d'Ibn Zeydoun et d'un btaîhi raml inédit. «En fait, ce nouveau CD et mes précédents produits nécessitent des recherches, je suis à la recherche de modes inédits. C'est un travail que j'ai entamé en 1995, date à laquelle j'ai enregistré ma première nouba dans le mode zidane.»

L'artiste a rappelé qu'elle a déjà achevé sa première série de 12 noubas. Elle précisera que c'est son quatrième produit, après ceux réalisés dans les modes mezmoum, rasd et zidane de la deuxième série de noubas, entamés en 2005. Elle a aussi annoncé que son nouvel album est édité chez Belda Diffusion.

Elle ajoute que son album ne sera commercialisé qu'après le concert prévu demain soir au théâtre de verdure, où une vente dédicace et une distribution de posters sont prévues à la fin de cette soirée. Côté projets, Mme Rahal informe de ses déplacements : elle sera le 6 mars à Mostaganem et animera un café littéraire le 2 mars à Constantine, ainsi que des soirées musicales programmées les 1er et 2 avril au niveau de la Maison des cultures du monde à Paris (France).

Elle tient à préciser : «l'andalou n'est pas une musique bourgeoise, elle appartient à tout le monde, la musique classique n'est pas l'apanage d'une certaine classe sociale, c'est dans cette optique que j'œuvre pour la conservation de cette musique et la rendre accessible à tous les segments de la société.» Mme Rahal déplore la manière dont se fait la distribution de ses albums, indiquant que certains de ses fans lui reprochent l'absence de ses produits sur le marché. «La distribution est mal faite, elle doit être nationale et pas seulement dans la capitale car le public se trouve partout.»

Quant au directeur de l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger, Redouane Mohamedi, il dira : «Nous avons décidé cette année de continuer notre travail de proximité, plus exactement dans 16 communes de l'Algérois, une animation consacrée à l'andalou, sous la thématique El andaloussiyate, prévue le 10 mai. Le but étant de faire connaître cette musique à un public qui n'a pas jusque-là, eu la possibilité de rencontrer ces artistes. L'idée principale est de rapprocher l'artiste du public».

Pour sa part, Salim Fergani, interprète de la musique andalouse constantinoise, arrivé à la fin de cette conférence de presse, a tenu à intervenir : «Beihdja Rahal représente l'école andalouse d'Alger. Je respecte ce qu'elle fait pour cette musique. C'est une battante. Elle œuvre à perpétuer cette musique et je suis venu aujourd'hui pour la féliciter pour son nouvel album.»

Par ailleurs, il informe de la sortie de ses six CD. «Cela fait une semaine qu'ils sont sur le marché, un cocktail de musique classique : hawzi, andalou et qassid, la promotion de ces albums se fera prochainement au niveau de l'établissement Arts et Culture que je remercie au passage.»

 

Samira Sidhoum
"HORIZONS" mardi 26 février 2008