Nouba Ghrib, la douce nostalgie
     
     
 

Experte de la Nouba ? Même s'il est encore trop tôt, pour ne pas dire hâtif, de l'affubler du prestigieux titre, il faut bien admettre que Beihdja Rahal ne fait jamais dans les demi-mesures lorsqu'elle s'en va, avec le talent qu'on lui connait, négocier ce qu'il lui tient le plus à cœur : la Nouba.

Ainsi donc, au bonheur de ses mélomanes, Mme Nouba — Voilà un titre dont elle se serait bien affranchie — revient en cette nouvelle année avec un autre album, une Nouba signée dans le mode Ghrib. Un produit qu'elle a présenté lundi dernier lors d'une conférence de presse tenue à la salle El Mouggar à Alger.

Même s'il elle n'en est pas à sa première Nouba — puisqu'elle a déjà enregistré une première série de douze, et qu'elle a déjà entamé une seconde série - Beihdja - et là réside toute son originalité — nourrit une franche obsession aux sentiers battus et autres marronniers dont se servent aujourd'hui, sans le moindre scrupule, des apprentis chanteurs, enlevés, par les aléas d'une scène qui marche sur la tête, aux firmaments de la notoriété.

D'où son éternel souci d'offrir à son public une Nouba, certes puisée dans la tradition du patrimoine poétique et musical, décomplexée de toute « singerie » vaine et ringarde. D'où également, les morceaux inédits, magnifiquement exécutés par une armada de musiciens, et non des moindres, puisqu'on compte des noms tels que le virtuose mandoliniste Mansour Brahimi, le chef d'orchestre de l'association des Beaux Arts, El Hadi Boukoura, Nacer Rahal ou encore le cithariste hors-pair Djihad Labri…

Pour la promotion de son nouvel opus, Beihja Rahal s'en va, avec le concours de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), sur une tournée qu'elle entamera, ce soir à partir de la salle  El Mouggar à partir de 20h30, pour aller égayer le 7 du même mois, la ville de Djelfa. Le 8, elle sera à Bouira et elle clôturera son périple par un dernier concert dans la capitale des Ziban, Biskra.

Par ailleurs, l'ancienne élève d'El Fakhardjia, a indiqué la création, à Paris, d'une association d'initiation à la musique andalouse, Rythmes et Harmonie, au profit de jeunes mélomanes de la musique de Zyriab auquel elle assurera l'enseignement de la Nouba , alors que Nacer Eddine Chaouli s'occupera de l'enseignement du Haouzi.

 

Amine Goutali
"HORIZONS" jeudi 4 mars 2010