Lors d'un point de presse hier, à la salle El-Mougar, l'artiste a annoncé qu'elle animera un récital, jeudi prochain, à la salle Bleue (El-Mougar), à partir de 20h30. Interprète de musique arabo-andalouse, Beihdja Rahal pour qui la tâche de l'artiste ne doit pas s'arrêter à l'enregistrement, mais aussi englober la recherche, sort un nouvel album : une nouba dans le mode gh'rib.

Annonçant cet album hier, dans sa conférence de presse, elle a également évoqué son concert de jeudi : «Ce concert marquera le début d'une tournée que je vais effectuer dans plusieurs wilayas du pays. Après Alger, ce sera Djelfa le 7 mars, puis Bouira le 8 et enfin Biskra le 10.»

«Mon rêve est de faire une tournée dans les 48 wilayas du pays», a-t-elle dit, et d'ajouter : «Ces tournées sont l'occasion de me rapprocher du public algérien des différentes régions du pays. Car le public qui apprécie la musique andalouse ne réside pas uniquement à Alger ou dans certaines grandes villes.» S'exprimant ensuite sur son nouvel opus, Beihdja Rahal dira : «Cet album est sorti aux éditions Belda Diffusion, c'est mon 19e album enregistré depuis plus d'une dizaine d'années.» A noter que cela fait en effet plus d'une dizaine d'années que Beihdja Rahal s'est assigné comme principale mission de mener un travail d'enregistrement des noubas.

«Mon souci majeur est la sauvegarde et la préservation du patrimoine musical andalou, et notamment la nouba en vue de la sortir de l'oubli grâce aux enregistrements et à la formation», a-t-elle expliqué. Beihdja Rahal, qui estime que l'enregistrement des noubas est la meilleure façon d'archiver la mémoire musicale algérienne, et ce, sur un support sonore, a fait de la pérennisation et la préservation de la mémoire musicale andalouse son cheval de bataille. Elle compte poursuivre sa tâche, à savoir celle d'exhumer d'autres pièces musicales, pour faire la lumière sur notre mémoire musicale.

Par ailleurs, Beihdja Rahal a relevé que «la sauvegarde de la musique arabo-andalouse passe aussi par la formation pour assurer la relève et transmettre en conséquence un savoir-faire». Et c'est dans ce cadre que «j'assure l'enseignement et la formation». Beihdja Rahal, qui enseigne en France, a annoncé le lancement en septembre 2010 de classes de musique andalouse qu'elle animera dans le cadre de l'association Rythme harmonie qu'elle vient de créer avec des amis, des adeptes de la musique arabo-andalouse. «Cette association ouvrira ses portes en septembre 2010, il y aura deux enseignants, moi-même pour la nouba et Nasreddine Chaouli pour le hawzi», a-t-elle précisé.

Interrogée sur la nouba qu'elle vient d'enregistrer, Beihdja Rahal répondra : «L'exécution d'une nouba nécessite beaucoup de concentration et représente le genre qui me passionne le plus.» Et de poursuivre : «Et même si j'aime les styles hawzi et aâroubi que j'interprète souvent dans les concerts que j'anime, la nouba reste le genre qui me passionne le plus.»

 

Yacine Idjer
"INFOSOIR" mardi 2 mars 2010