Nouvel album de Beihdja Rahal
     
     
 

La tâche de l’artiste ne s’arrête pas à l’enregistrement; le travail, c’est aussi la recherche.

Beihdja Rahal, interprète de musique arabo-andalouse, sort son treizième album, la nouba mezmoum, édité par Soli music, grâce au soutien financier du Centre culturel français. L’enregistrement de cette nouba entre dans le cadre d’un travail qu’elle mène depuis 1998 pour œuvrer coûte que coûte à la promotion et à la pérennisation de ce patrimoine qu’est la musique arabo-andalouse. L’enregistrement des noubate est pour Beihdja Rahal une manière d’archiver (sur un support sonore) la mémoire musicale algérienne, ce précieux patrimoine mélomane du terroir.

Il est à noter que la nouba mezmoum, qui est l’un des modes les plus caractéristiques de la musique andalouse, comporte douze titres dont, entre autres, el-inqileb, el-mçader, istikhbar, el-dardj, el-insiraf et el-khlass. La nouba en question comporte certaines pièces musicales ayant appartenu à Hadj Omar Bensemmane. Dans un livret se trouvant dans le CD, il est mentionné, de la plume du défunt Tarek Hammouche, que Hadj Omar Bensemmane a su perpétuer cette musique andalouse pour d’autres générations et que celles-ci prennent la relève et préservent donc cette richesse musicale des vicissitudes du temps.

Beihdja Rahal, qui se dit ravie de travailler sur une discographie vieille de plus de cinquante ans, envisage de poursuivre la tâche, celle d’explorer, d’exhumer d’autres pièces musicales afin de faire la lumière sur notre mémoire musicale. Car pour Beihdja Rahal, le travail ne s’arrête pas uniquement à l’enregistrement, le travail c’est aussi la recherche. L’interprète privilégie la grande tradition des noubate.

Beihdja Rahal a débuté sa carrière artistique, après une formation musicale approfondie, au sein de l’ensemble classique Es-Sendoussia avant d’entamer sa propre ascension en solo. C’est d’ailleurs par cette manière de toucher les cœurs et la sensibilité que Beihdja Rahal s’évertue à élargir l’audience de la musique classique algérienne à d’autres cultures. Installée en France, l’artiste donne des concerts dans les pays européens, tout en contribuant, par son talent, à faire connaître, à faire aimer et fidéliser l’andalou auprès de publics différents. Le résultat des travaux de Beihdja Rahal et la qualité de l’exécution et de l’enregistrement sont le produit d’un long travail où le sérieux et la minutie le disputent à la passion et à l’amour.

 

Yacine Idjer
"INFOSOIR" mercredi 3 novembre 2004