Rendre pérenne la nouba

     
     
 

Beihdja Rahal au Temps d'Algérie: «Rendre pérenne la nouba»

Beihdja Rahal, qui n'est plus à présenter, a pour préoccupation la sauvegarde et la préservation de la nouba, ce riche patrimoine musical ancestral. Son credo ? Revisiter la nouba et revivifier cet art musical. Sa passion ? Interpréter des morceaux méconnus est sa prédilection. Après de nombreux CD de noubas, l'artiste émérite a pour challenge de perpétuer cette musique pour les générations montantes afin de préserver la richesse incommensurable de notre terroir. Sa vocation d'enseignante lui permet d'approfondir cet art avec ses élèves. Pour Beihdja, la musique est plus qu'une passion, c'est un véritable sacerdoce.

 

A quand remonte votre passion pour la musique ? Comment la muse de la musique vous a taquinée ?

Ce n'était pas prémédité, c'est venu comme ça. J'ai toujours fait de la musique en parallèle de mes études et une fois installée en France en 1992, le choix s'est fait.

 

Revisiter les noubas vous permet-il de faire un travail de sauvegarde et de préservation de ce patrimoine ancestral ?

C'est de cette manière que je participe, à ma manière, à la sauvegarde de ce patrimoine.

 

A ce jour combien de CD de noubas avez-vous enregistrés ? Et de combien d'instruments de musique vous jouez ?

Je joue de deux instruments seulement. La kouitra et la mandoline. C'est avec la mandoline qui est un bon instrument de base que je donne mes cours. Jusqu'à présent j'ai enregistré 24 albums, tous réservés à la nouba qui est ma spécialité.

 

Enseigner la musique vous permet-il de transmettre cette musique aux générations montantes ?

Bien sûr. C'est ma priorité. Je ne transmets que la nouba et ses dérivés. Je donne des cours pour enfants à l'ELCO à Paris et pour adultes au sein de notre association Rythme harmonie. D'ailleurs nous donnons un spectacle le 31 mars à la mairie du 11e arrondissement. Mes élèves ont déjà travaillé trois noubas en plus de plusieurs inqilabate et âroubi.

 

Entretien réalisé par Kheira Attouche
"LE TEMPS" samedi 28 février 2015