Beihdja Rahal anime une conférence  
     
     
 

Toujours égale à elle-même et avec la grâce qui lui sied, Beihdja Rahal, a animé, lundi, une conférence de presse, axée sur la sortie de son dernier album et sur la tournée qu'elle entamera à partir de jeudi à salle El-Mouggar.

D'emblée, l'artiste a estimé que l'exécution d'une nouba nécessite énormément de concentration. «C'est dira-t-elle, le genre qui l'a toujours passionnée. Il n'est pas facile d'interpréter une nouba car cela nécessite beaucoup de concentration pour le chanteur comme pour les musiciens. Même si j'aime les styles hawzi et aâroubi que j'interprète, souvent, dans les concerts que j'anime, la nouba reste le genre qui me passionne le plus.»

Poussant un peu plus on argumentaire, Beihdja Rahal n'a pas caché sa crainte de voir les noubas disparaître. «Les dérivés de la musique andalouse ne sont pas exposés au risque de disparition comme c'est le cas pour les noubas, dont la moitié s'est perdue avec le temps», a-t-elle expliqué. Pour rappel, Beihdja s'est lancé depuis quelques années déjà dans l'enregistrement d'une série de noubas. Après avoir achevé une première série des douze modes, elle a entamé une deuxième série. Selon elle, ce travail de recherche vise à poursuivre sa démarche de sauvegarde de cette musique savante par l'enregistrement d'autres noubas.

A ce propos, elle lancera à l'assistance nombreuse que «tant qu'il y a de la matière, il n'y a pas de problème. Il faut faire découvrir au public tous les enregistrements possibles». Son nouvel album Ghrib 2 est un mode où découlent des notes musicales mélancoliques et nostalgiques à la fois. Le CD en question commence par un Inquilab Djarka, Hal saqat-nî-râha, se terminant par une Qadria, Sabahak bi-l-khayr. La spécialiste de la nouba andalouse a révélé que les autres mouvements, M'saddar et Btayhî, respectivement Khadam lî sa'dî et Narak ya man radaîta bi-hidjrî sont des textes «peu interprétés auparavant». La nouba est suivie par un istikhbar A'râq, un Dardj, trois insirâf puis un Khlâs Laysa lî fi d-dounya.

Concernant le travail, effectué par les associations, la chanteuse dira que la relève doit assurer. «Le travail d'une quelconque association dépend du chef d'orchestre. On n'apprend pas à jouer pendant trois ou quatre ans. Cela nécessite parfois vingt ans d'expérience.»

Dans le cadre de la promotion de la sortie de son nouvel album, Beihdja Rahal entamera une tournée nationale. Cette tournée sera étrennée à Alger, demain, à 20h30, à la salle El-Mouggar. Elle sera, ensuite, le 7 mars à Djelfa, le 8 mars à Bouira et le 10 mars à Biskra. A propos des tournées, elle confiera que les tournées sont «une belle opportunité pour se rapprocher du large public algérien des différentes régions du pays.» Le public qui apprécie la musique andalouse ne réside pas uniquement à Alger ou dans certaines grandes villes. Mon souhait est de donner des concerts dans les 48 wilayas du pays...

 

Lamia S.
"LA NOUVELLE REPUBLIQUE" mercredi 3 mars 2010