La Nouba Rasd 2

 

 

 

 Editions CADIC

 

 

Ce disque comporte les morceaux suivants:

1 . Inqilab Raml El Maya: Munyatî man rumtu qurbah
2
. M’saddar: Yâ badr al-budûr
3
. B’tayhi: Mudh badat
4
. Istikhbar Raml El Maya: (de Ibn Zeydoun) Wa yâ habbadhâ
5
. Dardj 1: Mâ li-l-ghamâm
6
. Dardj 2: Rîmun nazrat-nî
7
. Insiraf 1: Al-fadjru qad lâh
8
. Insiraf 2: Bâha istibârî
9
. Insiraf 3: Afnaytu wajdan
10
.Khlas 1: Nîrânu qalbî
11
.Khlas 2: (de Ibn Sahl El Andaloussi) Hal darâ dhabyu l-himâ
12
.Khlas 3: Rîmun nazrat-nî

 

 

1. Inqilab Raml El Maya: Munyatî man rumtu qurbah

Celle dont je désire l’intimité
Avec ses yeux m’a captivé
Elle a pris possession de mon cœur
Par la magie de ses joues aux belles couleurs
C’est une coquette vaniteuse
Qui est la cause de mon trépas
Celle que j’aime m’a abandonné
Son injustice est évidente.

Ô mes amis, intercédez en ma faveur
Pour une rencontre avec celle que j’aime
Qu’elle me pardonne après l’absence
Pour qu’enfin cesse ma souffrance
Mes larmes au-dessus de mes joues
Coulent comme l’eau d’une fontaine
Celle que j’aime m’a fui et abandonné
Son injustice est évidente.

Elle règne sur mon coeur
Ô mes frères en amour
Ma patience est à son terme
Elle m’aime dans l’éloignement
J’ai perdu la raison
Depuis que j’ai vu ses grains de beauté
Celle que j’aime m’a fui et abandonné
Son injustice est évidente.

Qu’il est doux de vivre en amis sincères
Et de renouer les anciens serments
Que l’abandon est amer
Et insupportable l’indifférence
Tel est mon état et ne puis le cacher
Je le jure par la beauté de tes joues
Celle que j’aime m’a fui et abandonné
Son injustice est évidente.

 

2. M’saddar: Yâ badr al-budûr

Reine des astres
Lève-toi et sers-nous à boire
Le temps de la joie est arrivé
Verse à boire sans aucun répit
Ne sois pas effarouchée
Je n’ai plus de patience.

Au son du tambourin et du luth
En écoutant le chant des belles
Dépose tes baisers sur les joues
Et de ton instrument
Fais résonner les cordes.

 

3. B’tayhi: Mudh badat

Le soleil de son visage s’est levé
À l’horizon du firmament de sa beauté
À l’heure du couchant, qu’il est doux de boire
Quand le printemps est là avec tout son éclat
Le printemps est arrivé avec toute sa vigueur
Alors, lève-toi et aligne les coupes
Que le vin frais coule à flots
Pour donner à ma fête sa plénitude
Verse-nous à boire jusqu’à l’ivresse
Car tout ce qui vit un jour disparaîtra.

Dis-nous: "bonheur et santé!"
Et admire, dans le jardin
Revêtu de sa plus belle parure
Les oiseaux qui lancent leurs chants
Auprès de moi, une belle, splendide comme une étoile
Me sert à boire un mélange de vin vieux
À l’heure du couchant, qu’il est doux de boire
Quand le printemps est là avec tout son éclat !

 

4. Istikhbar Raml El Maya: (de Ibn Zeydoun) Wa yâ habbadhâ

Al-Zahrâ (*) ! Ô merveille, si agréable au regard
Au souffle si délicat, véritable joyau
Haut lieu de beauté et d’assemblées de plaisir
Elle est le Jardin d’Eden, et le Kawthar
(**)
Jouir de son spectacle est un vrai bonheur
Qui prolonge la vie.

(*). Al-Zahrâ: Il s’agit de Madinat az-Zahrâ, cité palatine construite par le Calife Abderrahman III, à la fin du 10e siècle, dans les environs de Cordoue en Espagne musulmane.

(**). Kawthar: Fleuve au Paradis

 

5. Dardj 1: Mâ li-l-ghamâm

Pourquoi le nuage invite-t-il l’amant à pleurer ?
Pourquoi l’amour prend-il fin dès qu’il devient doux à vivre ?
Pourquoi asservit-il l’amant dès qu’il devient puissant ?
Hormis la patience, l’amoureux n’a point de remède
L’amant éperdu n’a que ses yeux pour pleurer.

 

6. Dardj 2: Rîmun nazrat-nî

C’est une gazelle dont le regard m’a envoûté
Se tenant à la porte, dans l’espoir d’être vue
Elle lança à notre attention ce vers improvisé:
"Les Andalous comprennent le signe le plus discret
Ils ont enseigné aux chrétiens l’amour et ses secrets."

Toi qui règnes sur mon coeur soumis
Dieu seul sait à quel point je t’aime
Et je crains de mourir en amant asservi
Pourquoi, Ô ma lune dans sa plénitude
Souhaites-tu le malheur de ton soupirant ?
"Les Andalous comprennent le signe le plus discret
Ils ont enseigné aux Chrétiens l’amour et ses secrets."

 

7. Insiraf 1: Al-fadjru qad lâh

L’aube point, lève-toi et sers donc à boire
Sers les belles dans des coupes d’argent
À l’ombre des rameaux en bourgeons
Pendant que l’espion est loin de nous
Lève-toi et aligne les coupes
Il m’est si doux de boire avec les gazelles
Parées de leurs plus beaux atours.

Ô commensal, sers-nous donc à boire
Parmi les cours d’eau
Laisse-moi aimer éperdument
Et sers encore à boire
Dieu est miséricordieux
Et Son voile nous couvrira
Lève-toi et aligne les coupes
Il m’est si doux de boire avec les gazelles
Parées de leurs plus beaux atours.

 

8. Insiraf 2: Bâha istibârî

Ma patience est à bout, comment cacher mon amour ?
Mes habits sont en lambeaux, qui peut les raccommoder ?
Qu’aucun amant ne subisse ce que j’ai enduré à cause de lui
Amoureux soumis à celui qui n’a aucune compassion
Je demande pardon à Dieu pour mes erreurs passées
Je m’en remets à Lui qui seul pourra me consoler
Prends mon âme et inscris-la sur la Table gardée
Et quand tu prieras, évoque-la à chaque grain du chapelet
Ô mon Dieu, puisses-Tu un jour nous réconcilier
À mon malheur ne rajoute pas de peine
Je demande pardon à Dieu pour mes erreurs passées
Je m’en remets à Lui qui seul pourra me consoler.

 

9. Insiraf 3: Afnaytu wajdan

La peine d’amour m’a anéanti
Et mon cœur est asservi
Celui qui affranchit son esclave
Mérite la suprême récompense
Celui qui aime une princesse
Souffrira inévitablement
Pitié pour mon cœur captif
Et pour celui dont le corps dépérit
Ô ma gazelle, pitié pour ton esclave soumis
Que ton amour a usé et affaibli.

 

10. Khlas 1: Nîrânu qalbî

Ma passion pour toi a embrasé mon cœur
Vois comme mes larmes ont blessé mes joues
Bénie soit la nuit qui nous réunit
Sois longue Ô nuit d’étreinte, et reviens je t’en supplie
Maudit soit le matin qui nous désunit
Repens-toi donc et fuis à jamais.

 

11. Khlas 2: (de Ibn Sahl El Andaloussi) Hal darâ dhabyu l-himâ

La gazelle sauvage sait-elle qu’elle a pris pour gîte
Le cœur d’un amant passionné ?
Entre ardeur et tourments
Il est comme une flamme dont se joue le vent
Astre apparaissant le jour de la séparation
Splendide dans sa clarté, se jouant de ma passion
En amour, je n’ai commis d’autre péché
Que de permettre à mes yeux d’admirer votre beauté
Je cueille les doux plaisirs, la blessure dans l’âme
Et je n’approche mon bien-aimé que par la pensée
Quand je me plains, il se moque de mes larmes et sourit
Comme la colline avec l’abondante nuée
Dont l’averse exprime la profonde tristesse
Alors que la colline l’accueille avec joie et allégresse.

 

12. Khlas 3: Rîmun nazrat-nî

C’est une gazelle dont le regard m’a envoûté
Se tenant à la porte, dans l’espoir d’être vue
Elle lança à notre attention ce vers improvisé:
"Les Andalous comprennent le signe le plus discret
Ils ont enseigné aux Chrétiens l’amour et ses secrets."

Toi qui règnes sur mon cœur soumis
Dieu seul sait à quel point je t’aime
Et je crains de mourir en amant asservi
Pourquoi, Ô ma lune dans sa plénitude
Souhaites-tu le malheur de ton soupirant ?
"Les Andalous comprennent le signe le plus discret
Ils ont enseigné aux Chrétiens l’amour et ses secrets."

Que Dieu étende un voile sur ma passion
J’ai déchiré mes habits parmi les échansons
Elle m’a ensorcelé, j’ai perdu la raison
Elle est un jardin où se cueillent les fleurs
Et où l’on respire le parfum du musc et des narcisses
"Les Andalous comprennent le signe le plus discret
Ils ont enseigné aux Chrétiens l’amour et ses secrets."

Traduit de l'Arabe par Saadane Benbabaali

 

 

Les musiciens:

. Nadji HAMMA: Oûd
. Mohamed El Amine BELOUNI: Oûd
. Lhadi BOUKOURA: Alto
. Djamel KEBLADJ: Alto
. Lyès BOUKOURA: Violon
. Mansour BRAHIMI: Mandoline
. Abdelhalim GUERMI: Ney
. Djihad LABRI: Qanoun
. Mohamed BELKHODJA: Violoncelle
. Mourad TALEB: Derbouka
. Belkacem SISABER: Tar
. Ahcène MAMOU: Solo istikhbar Qanoun

et Beihdja RAHAL à la Kouitra.

 

Photos : Studio Radium Photo
Maquillage : Salon Etre Belle
Costume algérois dessiné par : Nadjib KATEB
Conçu par : la maison de haute couture Broderie Andalouse


En collaboration avec : L’office national des droits d’auteur et des droits voisins (O.N.D.A)
Enregistrement numérique : DDD, Studio Bouabdallah Zerrouki (Août 2005)
TT : 58'51"