Beihdja Rahal au TNA: Le H'ssin séduit

     
     
 

Beihdja Rahal a animé dimanche dernier au théâtre Mahieddine Bachtarzi un récital de musique andalouse où elle a dévoilé les composantes de son dernier enregistrement, la nouba H’ssin. Huitième pièce du répertoire entamé au milieu des années 1990 avec un CD portant le mode Zidane, le H’ssin de Beihdja Rahal est coloré.

Drapée de blanc, la cantatrice attendra les premiers frôlements exécutés par le qanoun pour entonner un inqilab djarka. C’est ainsi que Beihdja a choisi d’immortaliser son H’ssin. Celui-ci tanguera aussi pour déborder sur un mode voisin, le arak. La cantatrice aura attiré le public de circonstance en cet après-ftour de la 12è journée du mois du Ramadhan. La série d’insiraf à l’approche du khlass, mouvement de la nouba le plus rapide et le plus dansant, arrache des youyous dans la salle. Bahdja sourit, et de sa voix fluette entame, sans transition, la deuxième partie de sa soirée, une qadria. «L’amour a jugé», chante-t-elle. «Amours licencieux, complaintes de l’absent ou soupirs de l’attente», résume-t-on les thèmes de ce genre musical riche, de palais.

Comme il s’imposait, la troisième partie de la soirée, après les amours et les orgies, devait emprunter les sentiers du seigneur. Des textes connus et chantés par un public qui ne manquera pas de signifier sa satisfaction par une standing ovation. Bahdja sourit, présente les musiciens qui l’ont accompagné et qui se sont distingués par leurs touchers respectifs, remercie aussi le théâtre de lui avoir offert ses planches. Dehors, il pleut, le public hésite en sortant. Dans le hall du théâtre, c’est le rush. Les CD que Bahdja a produits jusque-là s’arrachent. Le public a aimé et préfère garder encore de quoi de remémorer cet air andalou.

Beihdja Rahal sera le 20 novembre à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth à Alger, et animera, le 21 novembre pour le compte du Rotary Club, un récital au profit des enfants malades, à l’hôtel Sheraton.

 

Aziz Yemloul
"EL WATAN" mardi 19 novembre 2002