Moments démotion

     
     
 

Beihdja Rahal sort un coffret de 5 CD et d’un DVD : moments d’émotion.

A l’occasion de la promotion de son nouvel album, sorti aux éditions Belda, la chanteuse arabo-andalouse, Beihdja Rahal, donnera le vendredi 22 février un concert andalou à la salle Ibn Khaldoun à partir de 16h.

Soucieuse de préserver le patrimoine ancestral andalou, l’artiste Beihdja Rahal gratifie chaque année son public d’un nouvel album. Elle étrenne donc cette année 2013 avec une vingt-deuxième production se déclinant sous la forme d’un coffret comportant cinq CD, un DVD et un livret. Lors d’un point de presse animé hier au Centre de loisirs scientifiques à Alger, la chanteuse a indiqué que le concept de ce projet a nécessité une année de travail. «Ma devise est d’aller toujours vers mon public algérien, avec une actualité et un concert», a-t-elle déclaré.

Les cinq CD ayant pour titres Nouba raml, Sika, El Ghrib, Dil et Hçine sont déjà sortis par le passé dans les bacs des bons disquaires aux éditions Belda. La nouveauté de ce coffret se situe dans ce DVD. Un produit original qui comporte deux moments  forts de  la vie de Beihdja Rahal. En effet, cette dernière a voulu faire partager à ses mélomanes des moments d’émotion, avec deux figures de proue de la musique algérienne, à savoir le chanteur Cheikh El Hasnaoui et le violoniste, feu Abdelghani Belkaïd. Les personnes intéressées pourront découvrir un extrait d’un entretien de Cheikh El Hasnaoui avec Beihdja, enregistré une année avant sa mort, en 2001, chez lui à l’Ile de la  Réunion.

Autre extrait important, celui avec le virtuose du violon, Abdelghani Belkaïd, décédé l’année dernière. Le coffret comporte également des extraits de ses solos avec l’orchestre El Fakhardjia entre 1982 et 1985. L’autre moment de nostalgie est celui où l’on aperçoit Beihdja Rahal interprétant la nouba complète sous la direction de cheikh Hamidou Djaidir. Tel un voyage initiatique, le DVD en question est agrémenté de belles photos de ses nombreux concerts et tournées en Algérie et dans le monde.

A travers ce travail d’enregistrement, l’artiste est convaincue que son travail va rester à travers les siècles. «Un artiste a toujours besoin de  prouver quelque chose. La passion nous entraîne toujours vers un nouveau travail. La nouba me passionne. Elle me prend tout mon temps. Le travail de transmission dans mes cours me passionne», dit-elle. Cette  passionnée de musique andalouse estime en toute modestie que la sortie de son premier album en 1995 a révolutionnée la musique andalouse.

A la sortie de son troisième album, cela a donné l’idée à d’autres interprètes de se lancer dans l’enregistrement. «Maintenant, il faut avoir des voix de jeunes pour interpréter des noubas. Nous avons certes un choix de voix, sauf que dans la nouba, la formation dure des années. Quand on décide d’entamer une carrière professionnelle, il faut attendre quelques années pour acquérir de l’expérience.  Le conseil que je donnerai aux jeunes, c’est que si le don est là, il faut impérativement terminer sa formation. Nous comptons sur la nouvelle génération. Heureusement qu’elle existe.»  Beihdja Rahal est convaincue que la méthode d’enseignement de toute musique traditionnelle à transmission orale doit continuer à se transmettre de la même manière. «Il faut qu’il y ait plus d’associations andalouses.  Il faut que les chefs d’orchestre aient une base», conclut-elle.

 

Nacima Chabani
"EL WATAN" mercredi 20 février 2013