La nouba Raml El Maya à l'honneur |
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Fidèle à sa démarche de transcrire le répertoire de la musique andalouse, la brillante chanteuse a réussi à boucler l'enregistrement de son 24e album. Sorti aux éditions Padidou, l'album en question a nécessité deux mois d'enregistrement en studio. D'une durée de 78 minutes, la nouba Raml El Maya 2 débute par une touchia et se referme sur une Qadriya. Lors d'un point de presse animé, hier, à la salle Atlas de Bab El Oued, l'artiste a indiqué que la nouveauté de cet album réside dans l'introduction, dans son orchestre, du r'bab, un instrument réservé jusque-là à l'Ecole de Tlemcen. Bien que rares les musiciens jouant du r'bab au niveau de l'Algérois, Beihdja a réussi à contacter un musicien confirmé en la personne de Haroun Chettab. «Il y aura un son en plus qu'on n'a pas l'habitude d'entendre dans mes concerts, et un instrument nouveau donnera une couleur particulière et différente à la fois.» Beihdja Rahal précisera qu'elle n'est ni auteur ni compositeur, mais seulement une interprète de la musique andalouse. Pour la musicienne, ce genre d'enregistrement est d'un apport appréciable pour les conservatoires et les associations musicales. «Il faut compléter la discographie pour les élèves, le public algérien et étranger», dit-elle. Beihdja Rahal soutient que la musique andalouse n'est pas la chasse gardée des maîtres. Elle refuse, en outre, que les associations et les conservatoires changent et arrangent le contenu des textes. La poésie doit rester à l'état pur. «Les élèves sont là pour apprendre le patrimoine musical ancestral. Si j'étais responsable, je fermerai les portes des associations qui n'assurent pas la préservation. Par contre, si un artiste en dehors d'une association veut faire quelques changements dans les textes, il est libre. De même qu'un enseignant qui n'a pas de patience avec ses élèves ne doit pas enseigner», lance-t-elle. La musicienne est revenue sur le lourd investissement qu'elle débourse de sa poche pour la sortie d'un album. Il faut, selon elle, payer le studio et les musiciens. Elle s'interroge alors pourquoi les partenaires préfèrent sponsoriser le football et pas le patrimoine musical ?
Nacima Chabani |
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