Le chant féminin souverain
     
     
 

Un public très intéressé a suivi dimanche à la bibliothèque nationale une remarquable conférence de Beihdja Rahal ayant pour thème la voix féminine dans le chant andalou. Etant elle-même une talentueuse interprète de cet art, chaque explication était accompagnée d’une magistrale image musicale.

Chez beihdja Rahal, la musique andalouse constitue sa raison de vivre. Cette constatation n’échappe à personne quand cette voix d’or de ce genre musical classique parle ou interprète un chant andalou. Son implication ne souffre d’aucune demi-mesure dans ce domaine qu’elle privilégie dans sa propre existence au grand bonheur de ceux qui l’écoutent. C’est cette qualité et cette valeur qui ont prévalu dans sa conférence sur la place et le rang du chant féminin dans la musique andalouse.

S’inspirant de son expérience personnelle, Beihdja Rahal a retracé le parcours légendaire de cette musique qui a traversé les siècles en conservant ses règles originelles dans leur pure expression et la stricte discipline de l’interprète de pratiquer et d’exercer ce genre musical classique dans son authenticité.

Cette brillante interprète a ensuite expliqué et commenté la structure et l’édification de ce genre musical, en le simplifiant dans sa complexité et sa densité, pour le rendre accessible aux personnes non habituées à cette musique. C’est un exercice devenu courant chez Beihdja Rahal qui a eu l’occasion ainsi de faire connaître en Europe et dans le monde cette musique classique algérienne dans des dizaines de conférences.

Chaque explication est accompagnée d’une illustration chantée où l’auditeur se trouve agréablement surpris par une voix extrêmement nuancée, évoluant hors de son accompagnement musical classique. L’imposant orchestre habituel est ici remplacé par une discrète présence de deux musiciens de talent, Nadji Hamma, luth et Tarik Hamouche, kouitra, assurant le rythme et la mélodie.

Dans son intervention, la conférencière a mis en valeur l’action dans ce domaine de grands interprètes féminins qui ont marqué l’histoire contemporaine de la musique algérienne, comme Maâlma Yemna, Meriem Fekkaï ou Fadéla Dziria. Cette remarquable conférencière a donné goût au public présent d’assister à un concert complet de musique andalouse pour pouvoir mieux apprécier les valeurs et les enseignements qu’elle a su si savamment et si subtilement communiquer.

Beihdja Rahal a déjà donné trois concerts au cours de ce mois de Ramadhan. Le public pourra aussi l’apprécier demain sur la scène de la salle El Mouggar.

 

Kamel C.
"HORIZONS" mardi 18 novembre 2003