Beihdja Rahal en concert à Ibn Khaldoun  
     
     
 

Des concerts caractérisés par une grande variété de genres musicaux, ainsi que des pièces de théâtre et des conférences-débats seront organisés durant le mois de ramadan sous le signe de «Layali Ramadan». Mais ces soirées seront dominées par la musique andalouse, plus indiquée durant ce mois sacré. Plusieurs formations de musique andalouse sont programmées durant cette période dont les associations Essendoussia et El-Djezira.

Beihdja Rahal, qu’on appelle la Diva de la musique arabo-andalouse, donnera plusieurs concerts durant cette période, à la salle Ibn-Khaldoun, et ce, à l’occasion de la sortie de son nouvel album intitulé Nouba Mezmoum. Elle a enregistré les douze modes restants sur les vingt-quatre répertoriés de la musique andalouse. «Aujourd’hui, je fais partie de ces femmes qui se sont emparées de cette tradition dans sa forme la plus exigeante et la plus élaborée et qui ont la chance de réaliser une carrière professionnelle».

Musicienne et interprète soliste de musique andalouse, Beihdja Rahal est entrée au conservatoire d’Alger en 1974 où elle a suivi l’enseignement musical des grands maîtres tels Khaznadji, Fakhardji et Karkachi. En 1982, elle fait ses premiers pas en tant que musicienne et interprète au sein de l’orchestre El-Fakhardjia, place qu’elle occupe trois années durant.

Elle est également membre fondateur et chanteuse soliste de l’orchestre Essendoussia. Elle consacre également une partie de son temps à l’enseignement de la musique andalouse. En 1993, elle crée son propre orchestre à Paris. Elle est d’ailleurs installée en France depuis quelques années.

Forte d’un enseignement théorique poussé et douée d’un talent exceptionnel, Beihdja Rahal rayonne dans l’interprétation du mode andalou, ce style musical classique qui ne vaut précisément que par l’authenticité et la pureté de son jeu.

L’andalou se joue forcément avec des instruments traditionnels tels que le tar, la derbouka, le luth, le violon, la kouitra et le Qanoun, et son exécution impose le respect total de ses règles, de son harmonie, de ses rythmes et de sa ligne mélodique. Son interprétation exige de la chaleur, de l’âme et du sentiment.

Celle qu’en donne Beihdja Rahal dégage une atmosphère émotionnelle qui a comblé le public lors des concerts qu’elle a donnés, tant en Europe qu’au Moyen-Orient. L’andalou est ici porté à son firmament par la voix cristalline de la première dame soliste de la musique classique arabo-andalouse.

 

R. C.
"LE JEUNE INDEPENDANT" dimanche 10 octobre 2004