La cantatrice andalouse Beihdja Rahal gagne le challenge 
     
     
 

Avant de clore le répertoire des douze noubas, la cantatrice zyriabienne qu’on reconnaît à sa tessiture et ses belles vocalises vient d’enregistrer son dernier album dans le mode M’djenba. Un pari gagné.

«Et quel plus bel instrument que la voix, excellence qui peut épouser tous les sentiments humains et les rendre avec chaleur» (dixit Pr. R. Gauthier). Après la conférence de presse qu’elle donnera demain, la cantatrice zyriabienne offrira un concert de promotion de son dernier produit le jeudi 13 mai, à la salle Ibn Khaldoun. Ainsi, les mélomanes auront à se délecter, l’espace d’une soirée, des intonations suaves de l’interprète andalouse Beihdja Rahal.

Un récital andalou qu’elle donnera dans le mode M’djenba, une nouba avec laquelle elle clôt les douze modes dont les trois premiers (rasd, mezmoum et rasd) ont été enregistrés en France. Les neuf autres noubas qui ont suivi ont été mastérisées dans les studios en Algérie, sous la direction artistique et technique de Bouabdellah Zerrouki. Le challenge est désormais gagné pour l’élève de Ahmed Serri qui fut, soulignons le, la première voix féminine à interpréter une nouba sur CD.

Une voix féminine qui, au fil des temps, a sut magistralement s’imposer, grâce à sa persévérance, à l’image d’autres solistes vocales comme Zakia Kara-Terki, Lamia Maadini, etc. Des six cents pièces qui existent dans le répertoire andalou que Sid-Ahmed Serri a éditées, l’interprète de la çanâa dit n’avoir «chanté que quelques 120 morceaux dans les différents tbou’e».

Elle ne compte pas, toutefois, s’arrêter en si bon chemin et envisage dans les mois à venir à élargir son répertoire, notamment, nous confie-t-elle, avec les noubas qui restent incomplètes que sont le âraq, le moual et le djarka. Aussi, elle tient à se donner les moyens pour aller à la rencontre d’autres cultures, en essayant de nouvelles combinaisons harmonieuses. L’année dernière, au conservatoire de Rouen, son orchestre classique s’est mêlé à des musiciens européens pour enregistrer des morceaux d’une nouba arrangée. Autrement dit, un mariage du classique universel avec le legs prestigieux qu’est la musique andalouse. Intitulé Afous Afous (main dans la main), le produit final a donné un beau mixage que beaucoup de mélomanes ont apprécié.

Lors de cette soirée, l’interprète andalouse déclamera aussi des textes dans le genre âroubi. Une prestation musicale qui ne manquera certainement pas d’enchanter son public.

 

Hacène K.
"LE JOUR D'ALGERIE" dimanche 9 mai 2004