La diva Beihdja Rahal en concert samedi à la salle El Mougar  
     
     
 

La nouba andalouse à l'honneur

La grande diva de la musique andalouse, à la voix mélodieuse Beihdja Rahal, animera un concert à l'occasion de la sortie de son nouvel album, samedi 28 février à 18h à la salle El-Mougar, au grand bonheur de son public algérois.

La prestation de la chanteuse sera suivie d'une vente-dédicace de son dernier disque. Beihdja Rahal un nom, une voix dans le chant andalou qui ne cesse de valoriser ce patrimoine en exhumant des noubas. Sa fraîcheur lyrique, son timbre ont conquis de nombreux fans qui ne ratent pas ses récitals.

Ses multiples CD ont permis d'avoir un aperçu sur ce genre musical si prisé et constituent un legs atavique précieux de notre culture ancestrale.

Née en 1962 à Alger dans une famille où la pratique de la musique arabo-andalouse est chose courante, elle étudie la musique avec les grands maîtres de l'époque, notamment Mohammed Khaznadji et Abderrezak Fakhardji, apprenant le chant et le jeu de la kwîtra, le luth emblématique de l'orchestre andalou algérien.

Elle complétera sa formation au sein des associations algéroises les plus prestigieuses, El Fakhradjia et Essoundoussia. Ces associations se caractérisent cependant par de gros effectifs instrumentaux et choraux. Soucieuse d'un certain retour à la tradition, Beihdja Rahal rompt avec cette approche symphonique et opte pour le chant en solo accompagné par une petite formation de chambre comprenant la kwîtra, Le luth, le violon ou l'alto, la mandoline, la flûte nây, la cithare qânûn, le petit tambourin à sequins târ et la darbukka.

L'interprétation y gagne en liberté, et donc en flexibilité et en complicité. Elle permet surtout un retour à l'hétérophonie, ce chevauchement des lignes musicales qui est un des fondements de l'esthétique musicale maghrébine. L'effectif de chambre magnifie la voix, mettant en valeur sa chaleur, sa souplesse dans le mélisme, son timbre magnifique dans le medium, son émotion dans le vibrato.

Le répertoire comprend douze nûba ou suites vocales et instrumentales organisées en six mouvements principaux auxquels peuvent s'ajouter des préludes, des interludes et des postludes.

Chaque nûba est composée dans un des modes musicaux algériens et tous les mouvements, déterminés par des rythmes spécifiques, se succèdent toujours dans le même ordre. La contrainte est grande, mais loin de figer cette musique, elle lui laisse au contraire un grand espace de liberté. En effet, à chaque nûba correspond un vaste corpus de pièces dans lequel les musiciens puisent à leur gré. Chaque interprète peut ainsi interpréter sa ou ses versions d'une même nûba, totalement différentes les unes des autres.

 

Meriem Benchaouia
"LE JOUR D'ALGERIE" mercredi 25 février 2015