Beihdja Rahal se produira à Vienne
     
     
 

Après Souad Massi qui était en concert en octobre dernier à Vienne, Beihdja Rahal se produira pour la première fois dans la même ville.

Après Souad Massi en octobre dernier, son aînée Beihdja Rahal sera en concert pour la première fois à Vienne, la capitale autrichienne qui vient juste d'être classée selon une étude américaine et pour la deuxième fois consécutive, la ville où la qualité de vie est la meilleure au monde.

L'interprète algérienne de la musique arabo-andalouse, animera le 10 décembre prochain un concert dans cette contrée où elle se produira pour la première fois dans le cadre d'une journée spéciale Algérie, selon l'artiste établie en France. Au menu de ce rendez-vous lyrique, une nouba dans le mode Sika, suivie d'un âroubi. Elle-même à la kouitra (luth à manche court), l'artiste sera accompagnée de quatre musiciens : Nadji Hamma au oûd, Noureddine Aliane à la mandoline, Mokrane Boussaïd au violon-alto et Hocine Soudani à la derbouka.

"Vienne est une ville connue pour son art et sa grande musique, je ne peux que me réjouir de donner un concert dans ce pays", a confié la chanteuse, qui s'est dit honorée de l'opportunité de représenter le riche patrimoine algérien dans un pays étranger et de "chanter pour un public pour lui faire découvrir ma culture et surtout la Sana'a (andalou de l'école d'Alger)", a-t-elle confié.

Avant son voyage, la chanteuse de l'Andalou, version algérienne, animera le  4 décembre des master-class pour l'Atelier d'Erlanger à Nancy, un orchestre composé de musiciens marocains, tunisiens, français et algériens. "C'est pour la 2e saison qu'ils me sollicitent pour les aider à mieux connaître la nouba Sana'a. L'année dernière, nous avions travaillé la nouba sika, cette année c'est le tour de la nouba raml", a indiqué la musicienne. Deux autres concerts sont également au programme de la diva de la musique classique algérienne, respectivement le 11 janvier 2012, au théâtre "Les champs libres" à Rennes, et le 23 mars à l'IMA (Institut du monde arabe).

Etablie en France où elle a fondé "Rythmeharmonie", une association née de la rencontre de mélomanes soucieux de transmettre leur culture d'origine, Beihdja Rahal, en plus de l'animation de concerts, dispense des cours d'initiation à la musique arabo-andalouse. Dans le cadre de l'Elco (Enseignement de la langue et culture d'origine), elle anime, cette année, une classe de plus de cinquante élèves, au Centre culturel algérien à Paris. "Preuve, se félicite-t-elle, que la communauté algérienne se soucie de transmettre sa culture à ses enfants".

Beihdja, la scribe

En 2010, la chanteuse est passé carrément à l'écriture avec,  "Bahdjat an-noufous fî baha'i djannat al-Andalous" (La joie des âmes dans la splendeur des paradis andalous), une publication sur l'art plusieurs fois séculaire de la musique andalouse. L'ouvrage d'une centaine de pages était accompagné d'un CD-audio live et du DVD d'un concert donné par Beihdja Rahal à l'Institut du monde arabe à Paris en février 2010. Il est cosigné Beihdja Rahal et  Saadane Benbabaali. Présenté une première fois lors du 15ème salon du livre d'Alger (du 26 au 06 novembre 2010), cet ouvrage aborde les thèmes de L'Amour, la Femme et les Jardins dans la poésie andalouse chantée, thèmes chers aux poètes du 12e  siècle.

"Le concept d'un livre comprenant un CD audio et un DVD est né d'une réflexion commune avec Saadane Benbabaali et Nadji Hamma, il y a près de 4 ans. L'idée était de répondre à un besoin réel de compréhension ressenti auprès de la plupart de ceux qui s'intéressent à mon travail musical", explique, l'artiste Beihdja Rahal. "La rencontre avec Saadane Benbabaali, qui est spécialiste de l'histoire et de la littérature andalouses, m'a permis depuis de longues années d'améliorer la qualité du livret qui accompagne mes albums. Après avoir défini les textes à chanter, je les soumets à sa critique et à son analyse en tant que professeur de poésie arabe", confie-t-elle encore.

Le livre se veut un périple poético-musical dans l'univers floral présent dans les azdjâl de la nawba maghrébo-andalouse. Il vient conforter le travail entamé par le duo Rahal-Benbabaali dans la sauvegarde, la préservation  la transmission du patrimoine musical andalou, après un premier livre paru en 2008 sous le titre "La plume, la voix et le plectre".

L'ouvrage, édité par l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), consacre sa majeure partie à la place de la femme dans la poésie andalouse et sa relation métaphorique avec la beauté féerique de la nature, précisément celle des jardins d'antan, dans lesquels se mêlaient toutes sortes de fleurs exhalant leurs senteurs. "Le livre offre une traduction en français des poèmes appartenant au thème floral avec plus de cinquante pièces dans leurs versions complètes".

 

Rebouh H.
"LE MAGHREB" jeudi 1er décembre 2011