Toujours fidèle à la tradition

     
     
 

Beihdja rahal à l'émission «diasporama» de Maya Zerrouki Bendimerad

Née trois jours après l'indépendance de l'Algérie, Beihdja Rahal a failli s'appeler Houria (liberté, indépendance). Mais son père a finalement préféré lui donner le prénom de Beihdja, en référence à une de ses sœurs et surtout à Alger (El Bahdja) et à l'allégresse générale de l'Algérie indépendante.

à partir de Paris, la grande cantatrice algérienne a raconté ça à Maya Zerrouki Bendimerad dans l'émission «Diasporama» diffusée ce jeudi sur la chaîne Youtube et la page Facebook du quotidien Le Soir d'Algérie.

Beihdja Rahal et la musique se sont rencontrées le jour où elle est née. La plus mélomane dans la famille, c'était sa mère. L'enfance de Beihdja était ainsi bercée par la chanson algérienne et orientale. Elle cite Nora, Seloua, Ahmed Wahby, Abdelkrim Dali, Khelifi Ahmed, Abdelhamid Ababsa, Mohamed Kheznadji, Dahmane Benachour et aussi Fadhila Dziria et Meriem Fekaï.

«Je n'écoutais pas l'andalou quand j'étais jeune. Je suis venue à la musique andalouse vraiment par hasard », avoue-t-elle. Même inscrite au Conservatoire à Alger, puis membre de l'association El Fakhardjia et membre fondateur d'Essendoussia, elle ne pensait pas encore à faire carrière dans la chanson et se consacrait à l'enseignement (biologie).

Le déclic est venu en 1992 à Paris. «Il faudrait faire quelque chose qu'ils ne connaissent pas en France», se dit-elle. Beihdja Rahal crée alors dans la capitale française, l'association Rythmeharmonie qui donne des cours de musique andalouse. Les élèves sont en majorité des Algériens. Mais il y a aussi des Maghrébins et des Français (dont deux qui font du chant d'opéra).

De 10 au début, le nombre d'élèves est multiplié par sept aujourd'hui. «On refuse du monde», précise la chanteuse et musicienne andalouse, partie en France avec une kouitra, un calepin et des cassettes dans sa valise.

Tout en n'étant pas contre la transcription (solfège), Beihdja Rahal préfère la méthode traditionnelle de l'enseignement de la musique andalouse.

L'artiste a aussi parlé de son dernier album Nouba Mezdj. Raml El Maya. Raml, le 28e dans sa carrière. Comme son titre Mezdj l'indique, il est une combinaison entre deux modes, le raml el maya et le raml, une combinaison réalisée conformément à la tradition dans le domaine de cette musique savante.

Beihdja Rahal a aussi parlé de son travail avec Slimane Benaïssa et Jean-Louis Hourdin dans la pièce de théâtre Les fils de l'amertume avec aussi Sid-Ahmed Agoumi, Sonia et Fellag. Cette expérience sur les planches du théâtre l'a aidée et l'aide toujours à préparer ses spectacles de musique sur les scènes du monde entier.

 

Kader Bakou
"LE SOIR D'ALGERIE" dimanche 28 janvier 2023