Nouba Raml ou le chant envoûtant de l'andalou
     
     
 

Nouvel album de Beihdja Rahal: Nouba Raml ou le chant envoûtant de l’andalou. Cette 7e nouba, enregistrée en Algérie, a cela de particulier: «son caractère mélancolique et sentimental».

Après la Nouba Ghrib puis la Nouba Maya, l’univers de la musique classique notamment andalou vient de s’enrichir d’une nouvelle nouba enregistrée ici en Algérie et qui sort, contrairement aux précédentes, chez Laser Production. C’est que notre sublime voix, Beihdja Rahal, est bien décidée à concrétiser son projet, celui d’enregistrer les 12 noubas qui restent parmi les 24. Avec la Nouba Raml, notre chanteuse en est à sa 7e, caractérisée par sa particularité indéniablement mélancolique, sentimentale dans ses thèmes et son mode.

Un effort par ailleurs a été déployé au niveau de la jaquette du CD où l’on peut distinguer les textes de chaque titre numéroté de 1 à 10. On peut citer notamment en Inklab Zidan y’a badri El massan, en M’seder Raml y’a rakbat El Belar, en Btaydji raml, Rahk Edhana, en Istikhbar Zidan, Aroum Elika oua El Bouêd et en Insraf Raml notamment y’a ouyoun El Rym et en Khlas Raml y’a Moukabel. La présence de textes des chansons est une bonne idée pour se rapprocher davantage du public qui trouvera là l’occasion non seulement de fredonner les refrains, mais de suivre les morceaux mot à mot. L’on peut ainsi découvrir une poésie véritablement profonde et savante.

A l’image des précédentes, trois mois ont été nécessaires pour l’enregistrement de cette nouba, au studio d’El-Biar en présence d’un ingénieur du son, M.Zerrouki Bouabdallah, pour lequel Beihdja ne tari pas d’éloges. C’est un spécialiste de musique andalouse. Il est musicien. Il lui arrive même de me corriger», révèle-t-elle et pour traduire cette partie du patrimoine en notes mélodieuses, un orchestre doit accompagner Beihdja lors des enregistrements en studio et en concerts. Cet ensemble de musiciens talentueux est composé de Nadji H. au oud, de Tarik H. à la kouitra et au kanoun, de Youcef N. à la mandoline et au oud, de Sid Ahmed K. au violon et à l’alto, de Abdelhalim G. au ney, de Belkacem S. au tar et de Mourad T. à la derbouka sans oublier la chorale constituée de Amina B. et Meriem B. Des difficultés, dans ses travaux de recherches, Beihdja avoue en rencontrer souvent, mais «il y a l’amour de cette musique qui nous guide. On essaye toujours de faire de notre mieux et donner le meilleur de nous-mêmes c’est-à-dire de la qualité» et de préciser: «Ici les morceaux sont pratiquement connus. La différence réside, bien sûr, dans l’interprétation. Les morceaux ne sont pas inédits sauf, peut-être, pour le 2e Insaf: Rani Nahouek qui, dans le milieu, est peu interprété peu chanté et peu joué». Aussi, «l’Inklab, indique-t-elle, on le met toujours en introduction, dans celui-là il y avait une partie que l’on n’interprétait plus que j’ai complétée».

Passionnée de musique andalouse, Beihdja Rahal l’est. Son but? «C’est vraiment préserver la musique andalouse dans son authenticité». Sa touche personnelle, dit-elle, «c’est essayer justement d’être le plus près possible de ce qui est authentique». Pour la promotion de son nouvel album: Nouba Raml, Beihdja compte animer un concert le 18 septembre prochain à la salle Ibn Zeydoun de Riad El-Feth qui sera suivi par la traditionnelle séance de vente-dédicace. Une conférence de presse sera également animée le 15 septembre. Toujours dans l’exercice de son talent, Beihdja a déjà enregistré deux autres noubas intitulées Hssine et Raml El-Maya.

Le 12 septembre, elle compte également, sur invitation de l’association des amis du Bardo, donner une conférence qui aura pour thème la place de la voix féminine dans l’andalou. «Cela me permettra d’expliquer, dit-elle, au public ce que sont la nouba, bien sûr, les modes, les mouvements et ensuite, de parler de la voix féminine qui est pratiquement absente dans la musique andalouse».

 

O. Hind
"L'EXPRESSION" vend-sam 16-17 août 2002