Beihdja Rahal en concert à la salle Ibn-Zeïdoun
     
     
 

Après la Nouba Zidane et la Nouba Mezmoum, Beihdja Rahal ajoute un opus à sa collection avec la sortie, en cette fin d’été, de la Nouba Dil.

Pour la promotion de son nouvel album «Nouba Dil», la talentueuse cantatrice Beihdja Rahal a animé dimanche au cercle Frantz-Fanon, une conférence de presse où elle a évoqué l’importance de la sauvegarde du patrimoine musical andalou. Beihdja Rahal, qui n’est pas à sa première expérience dans le disque, puisque elle avait auparavant enregistré deux noubates, Zidane et Mazmoum, a préféré assurer en personne la promotion de son nouvel album. Le CD a été enregistré en Algérie en juillet 2000 et c’est elle-même qui a décidé que sa sortie se ferait en 2001. La distribution a été confiée à Cadic, une entreprise qui n’est plus à présenter et qui s’impose dans le domaine de la distribution des oeuvres audio et vidéo. «Nouba Dil» sera disponible en Algérie comme en Europe, assure la chanteuse.

Etablie en France, Beihdja Rahal est professeur de musique andalouse au Centre culturel algérien à Paris. Elle a participé assidûment aux concerts et conférences sur ce genre musical. Elle relève ainsi l’intérêt accordé par les pays européens à la musique andalouse à travers les ateliers organisés par les instituts musicaux au sein même des écoles. Des initiatives que la chanteuse espère retrouver en Algérie. «Il faut élargir l’écoute, la musique andalouse n’est plus la musique des grandes villes, ni celle de l’élite», dira Beihdja Rahal comme pour justifier le recours à la popularisation d’un genre musical qui n’est plus à la page.

Pour ce faire la chanteuse fait appel aux jeunes pour ressusciter le patrimoine musical algérien, andalou en particulier. Beihdja Rahal donne à ce titre un excellent exemple de talent et de persévérance. C’est en partie grâce à son travail que ce genre musical arrive à se faire une place, en France particulièrement, parmi le paysage artistique. La chanteuse s’est dit prête à animer des concerts dans le sud du pays, si toutes les conditions sont réunies.

Cette conférence de presse a été aussi l’occasion pour la chanteuse d’évoquer «un moment de grande émotion» s’agissant de sa rencontre avec Cheikh El Hasnaoui. «C’était lors de mon séjour dans l’île de la Réunion où je devais animer un concert. J’ai lancé, pendant une conférence de presse, un appel pour retrouver l’un des maîtres de la chanson algérienne. Une personne l’a fait savoir à El-Hasnaoui qui n’a pas hésité à me contacter, cela m’a permis de remettre les pendules à l’heure, surtout après les rumeurs sur son décès.»

Le parcours de l’artiste Beihdja Rahal, titulaire d’un diplôme en biologie, sera marqué par la conciliation entre la recherche et l’enseignement à l’Institut de musique d’Alger. Entre 1982 et 1985, elle fait partie de la troupe El-Fakhardjia puis Essendoussia sous la direction de Sid Ahmed Safta, avant de créer l’orchestre El-Beihdja à Paris.

 

Aziz Yemloul
"L'EXPRESSION" mercredi 19 septembre 2001