La préservation de l'andalou est une priorité

     
     
 

Conférence de presse de l'artiste Beihdja Rahal à la salle El-Mouggar. L'interprète de musique andalouse Beihdja Rahal, en partenariat avec l'ONCI et le ministère de la Culture, donnait, hier lors d'une conférence de presse à la salle El-Mouggar, les grandes lignes de son concert prévu le 10 juin à la même salle, et qui coïncide avec la sortie officielle de son nouvel album intitulé Nouba mezdj : ghrib zidane (éditions Ostowana), composé de douze chansons.

L'artiste dira, à propos de ce premier concert d'une mini-tournée qui la mènera à Biskra et à Oran les 19 et 22 juin, qu'il sera “scindé en deux parties. La première sera consacrée aux titres de mon dernier album, tandis que dans la seconde j'interpréterai la aroubiya et la hwaza”. Et de renchérir : “Le spectacle sera avant tout un travail de transmission afin de sauvegarder le patrimoine andalou, notamment la nouba.”

Réalisé grâce à une dizaine de musiciens, le CD, préparé en six mois et enregistré en février dernier dans les studios Aminoss, alterne entre le mode “ghrib” et le “zidane”. À cet effet, elle expliquera : “Mélanger le ghrib et le zidane n'est pas une invention, ça existe depuis longtemps dans le monde arabo-andalou. J'ai voulu ouvrir le disque sur du ghrib, suivi du zidane pour clore sur le premier.”

La volonté de Rahal de sauvegarder le patrimoine se traduit également par les spectacles et une promotion de ce genre musical : “Ce travail de transmission ne s'effectue pas seulement à travers les disques, qui sont plus académiques et pédagogiques, mais aussi via des concerts, en donnant la bonne version de mes œuvres, notamment à ceux qui n'ont peut-être pas écouté le CD.”

“Mais, poursuivra-t-elle, tant que j'ai ma voix je défendrai cette musique, car si on ne le fait pas elle disparaîtra.” Et de poursuivre : “Les spectateurs jouent aussi un rôle dans cette protection, car en assistant à ce genre de concerts, ils comprennent que c'est le seul moyen de le faire vivre et de le préserver.”

Dans le même sillage, elle dira, à propos des wilayas qui ne sont pas imprégnées de cette musique et de leur rapport à l'andalou : “Si j'avais ma propre maison de disques, je donnerais un concert dans chaque wilaya, mais quelquefois, ça dépend des ministères et des organisateurs. On n'a pas donné la chance aux gens d'écouter l'andalou, c'est pour ça qu'on dit qu'il n'y a pas de public.”

Aussi, des concerts à Paris et à Limoges auront lieu en novembre et en octobre, selon l'artiste. À noter que le concert de samedi, qui sera suivi d'une vente dédicace, a été fixé à 500 DA.

 

Yasmine Azzouz
"LIBERTE" mercredi 7 juin 2017