Kamel Bouchama présente son livre dédié à la diva Beihdja Rahal

     
     
 

Café littéraire et philosophique de Tizi Ouzou

À l'occasion de la publication de “Beihdja Rahal, la félicité du répertoire andalou” aux éditions Enag, l'auteur Kamel Bouchama et Beihdja Rahal ont animé une rencontre à Tizi Ouzou pour la présentation de cet ouvrage qui revient sur le parcours de la diva.

Le restaurant Aminel, situé au boulevard Stiti de Tizi Ouzou, a abrité samedi après-midi le café littéraire et philosophique de Tizi Ouzou qui, pour son dernier numéro de la saison 2017-2018, a accueilli deux grandes personnalités du monde de la culture, en l'occurrence l'artiste Beihdja Rahal et l'écrivain et chercheur Kamel Bouchama (ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien ambassadeur d'Algérie en Syrie).

Selon Amirouche Malek, organisateur de l'événement, “cette belle rencontre dédiée au dernier ouvrage de Kamel Bouchama intitulé Beihdja Rahal, la félicité du répertoire andalou paru aux éditions Enag, a connu une grande affluence du public”.

Ce livre fraîchement édité est consacré à la vie et à l'œuvre colossale de “cette artiste au grand talent qui veille depuis trente ans à la sauvegarde du patrimoine musical andalou”, souligne Amirouche Malek, tout en précisant que la préface du livre a été “l'œuvre” d'une autre grande dame de la culture algérienne, en l'occurrence Djouher Amhis-Ouksel.

La rencontre qui s'est déroulée dans un climat convivial et fort chaleureux a été marquée par la présence d'un autre ex-ministre, Boudjemâa Haïchour, ainsi que de nombreux artistes et hommes de lettres qui ont tenu à honorer un aussi beau rendez-vous littéraire.

À propos de son livre, Kamel Bouchama a estimé d'emblée que son contenu revient sur l'œuvre d'une grande “diva” et sur une musique bien de chez nous, la musique andalouse, à laquelle le peuple algérien doit s'intéresser davantage. “La musique andalouse est ancrée dans le cœur des Algériens et occupe une large place dans notre patrimoine culturel.

Il faut savoir que la conquête de Tarek Ibn Ziad en 711 était aussi une conquête culturelle entreprise par nos propres enfants qui sont partis en Andalousie, c'est pourquoi nous avons adopté et fortement aimé cette musique qui est bien ancrée dans notre culture nationale”. À propos du travail musical de Beihdja Rahal, l'orateur dira que “c'est une artiste hors pair qui est amoureuse de son pays et de son authenticité”.

De son côté, Beihdja Rahal, qui était visiblement heureuse d'être l'invitée de Tizi Ouzou, s'est exprimée longuement sur son parcours, allant d'une anecdote à une autre, mais elle a tenu à rappeler les difficultés pour une femme d'être artiste en Algérie. “Pour une femme, c'est un combat déjà d'être artiste car l'art au féminin est une forme de résistance en Algérie”, dira Beihdja Rahal, avant d'évoquer les nombreuses difficultés auxquelles elle est souvent confrontée pour enseigner cet art et donner des master class en musique andalouse en Algérie. “Malgré toutes mes tentatives, toutes les portes sont fermées ! En vivant ailleurs, nous sentons vraiment la valeur de notre patrimoine culturel notamment dans le domaine de la musique”, a-t-elle regretté.

L'oratrice promettra toutefois de revenir à Tizi Ouzou pour donner quelques cours d'andalou, même minimes, au profit des amoureux de la musique en général. “C'est là une promesse qui me tient à cœur, car je suis subjuguée par votre attention et par l'intérêt que vous portez à cette belle rencontre dédiée à la musique andalouse.”

 

K. Tighilt
"LIBERTE" lundi 17 septembre 2018