Beihdja Rahal annonce la sortie de son 27ème album

     
     
 

La chanteuse de musique arabo-andalouse, Beihdja Rahal a annoncé à La Nouvelle République la sortie de son 27ème album intitulé «Nouba Mezdj Maya-Rasd Eddil», ajoutant, par ailleurs, qu'elle sera sur la scène de la salle El Mouggar le 29 mai 22h30 puis, à Oran, le 1er juin.

A propos de la préparation de son nouvel album «Nouba Mezdj Maya-Rasd Eddil», la chanteuse, Beihdja Rahal a précisé que ce nouvel album complète ses recherches et la série de noubas qu'elle a entamée il y plus de 20 ans : «j'ai enregistré ce 27ème album, en février dernier et c'est au courant de ce mois sacré du Ramadhan que je souhaitais le présenter au public algérien qui me suit depuis mes débuts sur scène», nous a-t-elle confié.

Et de préciser : «Cet album est, en effet une nouba mezdj entre deux modes, Maya et Rasd Eddil, généralement, les noubas qu'on interprète sont dans un seul mode du début à la fin mais il y a des cas particuliers où on peut jumeler deux modes comme je l'ai fait dans la nouba mezdj Ghrib-Zidane et cette fois-ci dans la nouba Maya-Rasd Eddil La chanteuse a expliqué, encore, que l'album en question a été enregistré au studio «Aminoss», édité par Ostowana et que son équipe est constituée de plusieurs musiciens professionnels qui l'accompagnent depuis longtemps en l'occurrence Nadji Hamma et Amine Belouni au ôud, Lhadi Boukoura et Djamel Kebladj à l'alto, Sofiane Bouchafa et Khaled Ghazi aux percussions, Mansour Brahimi à la mandoline, Rafik Sahbi au qanoun. Haroun Chettab au rebab, Halim Guermi au ney. «Moi-même à la kouitra», a-t-elle tenu à souligner encore.

Beihdja Rahal a indiqué que la sortie de cet album sera suivie d'une vente-dédicace à la salle El-Mouggar à Alger, le mardi 29 mai à 22h30, rappelant ainsi que ce concert sera organisé par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) : «un deuxième concert est prévu le 1er juin à Oran et je tiens à souligner, également, que cet album a été fait en collaboration avec le ministère de la culture», notera-t-elle encore remarquer.

Evoquant son parcours artistique, l'artiste Beihdja Rahal nous a révélé que pendant plusieurs années, au tout début de sa carrière, elle souhaitait juste s'affirmer en tant qu'interprète de la nouba. : «J'essaie, toujours de m'imposer, en tant que modèle pour la jeune génération, mais surtout de transmettre un travail pédagogique qui sera une base d'initiation et de formation pour mes élèves. Je ne me contente plus de leur apprendre à chanter ou à jouer d'un instrument. Je veux qu'ils s'imprègnent d'une civilisation, d'une culture. Je complète les cours par des ateliers particuliers, des journées et des voyages d'étude...», a-t-elle dit dans ce sens, soutenant, aussi : «je reste sollicitée un peu partout en France et en Europe pour animer des masters-class et des conférences sur notre patrimoine çanaa, et c'est un honneur pour moi. Je fais partie du jury du conservatoire de Paris lors des présentations de thèses de musique traditionnelle».

L'artiste ajoutera, également : «J'ai eu la chance d'être formée par des maîtres dans ce genre musical, je citerai Zoubir Kakachi qui m'a appris à poser les doigts sur la mandoline et Abderrezak Fakhardji qui m'a donné la chance de chanter en public. Cela dit, mes études universitaires, m'ont aidée, en parallèle, à créer ma propre méthode d'enseignement avec une manière particulière d'intéresser les jeunes tout en respectant la démarche principale de transmission qu'est l'oralité.»

De même, a-t-elle fait savoir, dans mon travail, je veux aussi mettre en évidence, en plus de la belle poésie arabo-andalouse, les poètes et poétesses de l'époque et c'est pour cette raison que j'ai chanté Wallada bint Al-Mustakfi, Oum Al-Ala et Oum Al-Hana, des poétesses et je leur ai consacré un album «Cha'riyate» dans le but de faire découvrir la belle poésie féminine et dire que la femme a toujours été présente. Il faut qu'elle reprenne la place de choix qu'elle a occupée à l'époque de cette grande civilisation arabo-musulmane en Andalousie».

 

Mehdi Isikioune
"LA NOUVELLE REPUBLIQUE" mardi 22 mai 2018