Faites connaissance avecBeihdja Rahal, chanteuse algérienne
     
     
 

Nous poursuivons la publication de nos portraits consacrés aux élites algériennes à travers le monde. Aujourd’hui, nous vous proposons de faire connaissance avec une chanteuse au parcours particulier : Beihdja Rahal.


Je suis née le 8 juillet 1962 à Alger. Je me plais toujours à dire que j’ai l’âge de l’Algérie indépendante. Actuellement je vis à Paris où je suis installée depuis 15 ans. C’est ici que ma carrière professionnelle a démarré. J’ai décidé de rassembler des musiciens venus, eux aussi d’Alger, pour nous lancer ensemble dans une aventure pour partager notre amour pour la musique andalouse.


Mon parcours
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J’ai grandi et fait toute ma scolarité à El Biar, un quartier des hauteurs de la capitale. Après l’obtention de mon baccalauréat en 1982, j’ai fait des études de biologie. Après une licence à l’école normale supérieure, j’ai enseigné les sciences naturelles dans un lycée d’Alger. La musique a toujours accompagnée mes études. Je suis rentrée au conservatoire d’El Biar en 1974. Mon but était d’avoir quelques notions sur la musique andalouse. Je n’avais aucune autre ambition. Avec les années, j’ai appris à la connaître, à l’aimer. Avant qu’elle devienne une vraie passion.

Depuis 1995 je me consacre pleinement à la musique et à la formation. J’ai enregistré un premier album qui m’a fait connaître ici en France. Quand J’ai enregistré mon deuxième, puis le troisième, la presse algérienne a commencé à parler de mon travail. Le public a suivi.

C’est toujours un moment de bonheur pour moi de parler de cette grande musique au public européen ou moyen-oriental. A chaque fois, j’explique que ce n’est pas une musique orientale. Elle est particulière, c’est notre musique classique. C’est un patrimoine national que nous avons hérité depuis la chute de Grenade et que nous devons conserver précieusement. Je suis toujours fière de parler des maitres qui se sont succédé depuis Zyriab et El Mawsili. C’est grâce à eux que cette musique existe encore puisque la transmission reste orale jusqu’à nos jours.

J’ai enregistré 16 albums, tous ne comportent que la partie classique de ce patrimoine : la nouba. Mon rêve : enregistrer un maximum d’albums, les distribuer partout dans le monde pour faire découvrir et aimer l’andalou à un public qui ne le connaît pas. Je donne régulièrement des concerts en France, en Europe et partout où je suis sollicitée en plus des concerts que je donne en Algérie à chaque sortie d’album.

Quand je ne suis ni sur scène, ni en studio d’enregistrement, je suis au centre culturel algérien de Paris où je donne des cours de musique à des enfants, algériens et issus de l’immigration généralement. Ils viennent au départ pour faire plaisir aux parents. Mais, souvent, l’instrument les fascine, le chant aussi… et c’est pourquoi j’ai un groupe assidu depuis au moins cinq ans. Les enfants sont de plus en plus nombreux à venir s’inscrire à mes cours. J’anime aussi des ateliers, des stages et même des communications dans des collèges, des conservatoires et des lycées en France.

Enfin, j’ai eu la chance de tourner dans une pièce de théâtre, « les fils de l’amertume », avec Slimane Benaissa pendant une année et demie. Cette expérience m’a beaucoup aidé sur scène et m’a fait découvrir un autre milieu artistique que je ne connaissais pas. Depuis, j’ai participé à d’autres pièces théâtrales.


Ma principale qualité :

La rigueur, le sérieux et l’honnêteté dans le travail sont des points très importants à mes yeux. C’est grâce à ces qualités que j’arrive à faire passer le message. Je souhaite que ma passion pour l’andalou devienne « contagieuse ».


Quand je ne travaille pas...

J’aime aller à la rencontre des autres. Paris est une ville où toutes les cultures sont présentes. On peut y rencontrer des artistes du monde entier. Partager nos passions, s’imprégner d’autres sons et d’autres musiques nous aide à enrichir notre talent.

J’aime assister à des concerts de musiques traditionnelles ou nouvelles que je ne connais pas. Je vais aussi au cinéma, au théâtre, je rencontre des amis autour d’une bonne cuisine traditionnelle, pas seulement algérienne. Je bouquine, je vais dans les musées….


Mon idée pour l’Algérie...

Je souhaite que l’Algérie tienne compte de son élite à l’étranger. Peu importe le pays où l’on vit, le plus important est de représenter sa culture. Je vis en France et mon objectif premier est de présenter le patrimoine classique algérien. Le chant est ma manière à moi de dire au monde entier que l’Algérie a une richesse intarissable, laissons l’artiste l’exprimer.


En concert le vendredi 23 novembre 2007 à 20h30
au Centre Culturel Algérien de Paris
171, rue de la Croix Nivert 75015

 

"TOUT SUR L'ALGERIE.COM" dimanche 18 novembre 2007
Le premier quotidien électronique algérien